Les Revenants
Retour aux Amandiers (Vous savez Nanterre, le RER, la navette... sans oublier la pluie, évidemment !...)
pour Ibsen et ses Revenants.
Les Revenants, outre le retour du Fils qui porte la "pourriture" du père mort, ce sont tous les secrets enterrés d'une famille où l'on ne doit rien montrer, rien dévoiler de ce qui peut nuire à votre réputation.
Osvald, artiste vivant à Berlin, revient chez lui lors de la cérémonie d’inauguration d’un orphelinat en hommage à son père, le sénateur Alving, un homme estimé de tous. Mais en réalité, le sénateur était loin d'être parfait, alcoolique, violent et débauché. Madame Alving aurait voulu quitter son mari mais le pasteur Manders lui avait rappelé son devoir d’épouse et les règles de la bonne société de la fin du XIXème siècle. Ces non-dits rongent Osvald de l'intérieur. Il s'est épris de Régine, la jeune bonne mais... on n'épouse pas sa soeur ! Et pourtant lorsqu'il fait part à sa mère de ses sentiments celle-ci hésite entre l’aveu et l’encouragement à l’inceste face à ce fils à qui on a diagnostiqué un « cerveau vermoulu » et qui porte seul la culpabilité de cette tare héréditaire dont il ignore tout.
Superbe mise en scène dans un décor très sombre pour un drame où la tension monte jusqu'à l'extrême. J'ai aimé la caméra en temps réel sur écran géant, scrutant les visages, les attitudes, comme on cherche le secret des âmes. Gros plan aussi sur les objets sortis de l'oubli et que l'on devine ayant appartenu au père. J'ai aimé encore les projections des paysages ventés et nuageux, les envols d'oiseaux fuyant ces cieux. Par contre le plateau tournant m'a un peu fait tourner la tête mais on s'habitue !
D'excellents comédiens pour un texte qui date un peu. Notre société n'a plus grand chose à voir avec celle du XIXème siècle mais les secrets de famille ont-ils tout à fait disparus ?...
Photos Mario del Curto
Jusqu'au 27 Avril