Jeux d'été

 Vladimir Volegov

Miette ouvrit un oeil et aussitôt se rappela : elle était chez Rachel ! D'ailleurs dans le petit lit gris tout à côté dormait encore Berthold. Elle se mit à plat ventre et se pencha pour l'appeler... puis se ravisa. C'était si amusant de contempler les gens lorsqu'ils dormaient. 

Berthold était tout ramassé sur lui, en slip et maillot de corps. Sur sa cuisse, une longue éraflure de même que juste au-dessus de la socquette. Il ne fermait pas tout à fait les yeux si bien que Miette douta un instant qu'il dormît ! Mais la respiration était calme et confiante. L'enfant de trois ans eut soudain un mouvement de succion des lèvres comme s'il tétait et cela fit rire Miette.

- Bébé, va !

A la voix clairette, Berthold se détendit et se plaça sur le dos mais ne se réveilla pas. Miette voyait bien à présent les mouvements du buste qui montait et redescendait calmement. Elle aperçut alors les fines gouttelettes de sueur sur la lèvre supérieure et les cheveux mouillés de transpiration du petit garçon. D'un doigt elle attrapa une goutte. Ce fut si léger que l'enfant ne bougea pas.

Elle le contempla encore. Les bras pliés, la bouche ouverte à présent, les mains offertes, le garçon était encore profondément endormi. Miette se rassit dans le grand lit de Rachel et Rodolphe. Après avoir examiné la chambre puis à nouveau le petit lit où il ne se passait rien...

- Je m'ennuie, je m'ennuie, je m'ennuie ! dit-elle à haute voix. Aucune réaction dans le petit lit gris.

Babara H. - Little boy with bunny

Miette soupira. Elle avait si envie que son petit cousin se réveille ! Elle se força à bailler un peu fort tout en surveillant Berthold. Rien.

- Mais il m'agace celui-là, dit-elle. Pour une fois que je viens jouer avec lui !

Elle descendit du grand lit pour passer sa petite robe posée sur la chaise. Et là elle eut une idée. Elle prit une de ses socquettes et se pencha à nouveau sur Berthold. Comme il avait les bras levés au-dessus de la tête, ce fut facile de délicatement le chatouiller sur le dessous des bras.

Berthold, les yeux clos, fit mine de chasser les mouches puis ouvrit les paupières. Il vit, ravi, notre Miette de cinq ans et sa socquette. Il se mit debout rapidement tout heureux et au grand plaisir de la fillette, escalada son lit et  sauta dans ses bras. Ensemble ils tombèrent sur le grand lit pour une immense partie de chatouilles avec de grands éclats de rire qui attirèrent rapidement les mamans. Miette en ce temps là commandait encore à Berthold et ce fut avec l'air gourmand du chat qu'elle descendit au jardin !...

© Lakévio

Comments

[heure-bleue]

Tu étais une petite peste....

[manouedith]

en lisant ton billet ce matin, je me vois un matin de mon enfance me réveiller dans le lit de Jeanne Corniquet elle m'avait invité chez elle, c'est la seule fois que j'ai couché chez une amie ou ailleurs du reste.

manouedith

[lakevio]

A Framboise, Les deux tableaux de la bannière sont de Henri Lebasque.

[Framboise44]

tu pourras me dire de qui est ce tableau dans ta bannière, celui de droite ?

[lakevio]

Le côté "il m'agace celui-là", peut-être ? Hihihi ! Oui, Miette = Elisabeth !