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8 juillet 2013

Le chic et la claque

 

Miette habite une grande maison avec dépendances aux abords d'une grande ville. Pour s'y rendre, il faut se faire belle, quitter la robe-tablier ou le short de sauvageon et mettre jupe plissée ou robe à fronces, souliers vernis et chaussettes blanches. Miette adore aller en ville, bien sûr ! Surtout prendre le tram et s'asseoir, les petites jambes bien tendues ou se balançant sous les bancs de bois.

Mais Miette est surtout très bavarde et n'a aucune hiérarchie dans ses amitiés : son Ours et son grand-père, Madame Mimisse et aussi Madame L. En fait, elle aime ceux qui l'écoutent. Grand-Père est particulièrement patient, Nounours est muet et Dame Mimisse, imaginaire. Cependant, Madame L. sait comme aucun autre apprécier les Contes de Miette ! Madame L,  n'a pourtant que peu de temps pour parler puisqu'elle est chargée de la lessive de la maisonnée. Mais elle écoute, c'est l'essentiel.

 

Levtchenkov AlexanderEte dans le village

Alexander Levtchenkov - Eté dans le village

 

Ce jour-là, Fine doit se rendre en ville. Fine est la merveilleuse grande soeur de Miette, pour ceux qui ne suivraient qu'épisodiquement la saga. Elle a proposé à Miette de l'emmener et celle-ci a été enthousiaste. Il faut donc que Miette quitte la buanderie où elle cause avec Madame L. et aille se préparer... Oui, mais...

Miette est occupée.

Miette sautille avec sa fille toute nue dans ses bras parce qu'elle a donné les vêtements de la poupée à laver. Elle patauge allègrement dans les flaques d'eau autour de la cuve et des baquets. Elle a aidé à touiller le linge "prêt à cuire", admiré la fleur de jets de la lessiveuse et elle attend que Madame L. ait brossé les vêtements pour l'aider à les mettre à rincer dans le gigantesque lavoir de ciment. C'est elle qui a ouvert le robinet pour le remplir après être allée vérifier que le bouchon était bien enfoncé dans son trou pour retenir l'eau du bac.

- Miette ! Viens te changer ! dit la voix de Fine

Miette regarde à présent le linge tournoyer dans le lavoir sous la puissance du jet du robinet. Il laisse de longues traînées d'eau savonneuse. Avec le long bâton, elle les pousse, les prend, les ramène, les soulève et admire les gouttes et les traces laiteuses dans l'eau.

- Miette ! Viens immédiatement ! dit Fine qui a ouvert la porte de la buanderie.

- Oui, je viens ! Attends une minute.

A présent il faut récupérer chaque pièce de linge, le tordre et le mettre dans un baquet avant de vider puis remplir à nouveau le lavoir. Miette a suivi Madame L. dans le jardin pour qu'elle débouche le lavoir et elle regarde l'eau blanchâtre glisser dans les rigoles. Elle peut même en plaçant ses pieds sur les bords faire un pont avec ses jambes. "Et tiens, toi, si tu prenais un bain de pieds !" dit-elle à sa poupée.

- Miette ! Dernière fois ! ...

- J'arrive !

Ah oui, mais il faut remettre le bouchon, remplir le lavoir et surveiller le deuxième rinçage...

Madame L. hasarde bien un : "je crois qu'il faudrait remonter maintenant, car ta soeur ne va pas être contente..." Miette est trop absorbée...

- On arrêtera l'eau quand je pourrai la toucher, dit-elle en se penchant dangereusement.

La porte s'ouvre violemment à ce moment-là, faisant redescendre la fillette.

- Miette, je pars. Tant pis pour toi !

Fine est là, à la porte. Adorable dans son petit tailleur à la veste cintrée, la jupe longue et plissée, un ravissant petit chapeau placé sur le côté de ses cheveux blonds,  les mains gantées tenant son sac en lézard. Comme à chaque apparition de sa soeur, Miette est dans l'extase.

 

 

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Mais le visage de Fine, sa bouche serrée et ses yeux emplis d'étincelles la ramènent à la réalité.

- Non, non, attends ! Attends-moi, je viens ! Attends, s'il te plaît !

Et Miette court vers Fine, la pousse pour passer et grimper l'escalier. Fine lui barre le passage, la repousse, pleine de rage.

- Je t'ai attendu assez !

Et comme Miette insiste, vocifère et trépigne, la main se lève, la claque tombe, la porte se referme ; Fine s'en est allée.

 

 © Lakévio

 

 

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Commentaires
H
Les ainées sont terribles, elles ont le pouvoir mais les petites savent manœuvrer les mères.....
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L
Si j'ai bien tout suivi, Miette vient de prendre une tarte de sa grande sœur.
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M
l'ambiance tout y est, je me souviens<br /> <br /> manouedith
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M
Quelle désobéissante tu fais mais il faut dire que la lessive c'était quand même un beau spectacle.
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