Elle a galopé !

Evidemment, Fine montait à cheval.

Elle avait, elle a toujours une vénération pour ce bel animal. Sans doute Grand-père, lui-même cavalier et veillant avec attention(s) sur le fameux Pompon (non pas un noble pur-sang, mais un superbe cheval de trait qu'il attelait à sa voiture de maraîchage) lui avait-il légué sa passion.

Elle emmenait Miette parfois au manège, à Ceyrat, où elle admirait les prouesses de ces élégants cavaliers aux hautes bottes, si droits sur leur monture. Elle aimait assister aux reprises depuis les gradins mais surtout suivre les parcours de steeple-chase ou être invitée à la fête de Saint-Hubert avec la sonnerie des cors. Mais lorsqu'il fallait accompagner Fine dans les écuries, elle restait toujours à distance respectable tant elle avait peur de ces grandes bêtes. A l'époque, elle était même incapable de donner un sucre dans sa main tendue : elle avait trop peur de se faire mordre ! Vous avez vu les dents d'un cheval de près ?... Non, mais !

Cela s'est vaguement arrangé quand elle a été plus grande, plus pour suivre les amis que par goût véritable.

Pendant ce temps, Fine parcourait la Sardaigne à cheval avec une amie, la peau tannée et la pipe au bec ! Une Fine comme on ne l'imaginait pas ! Une année, elle fit même parler d'elle aux Buissonnets et aux alentours car elle avait emprunté le cheval des cousins Rachel et Rodolphe pour le ramener de St P. (Allier) aux Buissonnets (Puy de Dôme) en passant par les petites routes de campagne. C'était un fort large cheval de trait qui n'avait pas vraiment l'habitude d'être monté et pourtant elle sut l'acclimater à la selle et à avoir quelqu'un sur son dos. Ce fut un cortège qui attira quelques spectateurs : une frêle jeune femme juchée sur une énorme jument, suivie de deux voitures, celle de Fine conduite par Rachel avec Miette et cousin Berthold à bord, et le van de Rodolphe, pour ramener le cheval.

Tout le long de la route, Rachel commenta, inquiète.

- Euh la ! Quelle idée ! Mais quelle idée elle a eu ! Il est trop gros ce cheval et puis, il a pas l'habitude, s'il allait la faire tomber... Ah, regarde, sale bête qui ne veut plus avancer. Enfin, vaut mieux ça que s'il allait galoper... Mais qu'est-ce qu'elle fait ?... Non, elle ne va pas se mettre au galop ! Ah, je suis pas tranquille... J'aurais pas dû la laisser faire... S'il allait lui arriver quelque chose...

Il n'arriva rien, malgré l'angoisse que Rachel avait réussi à nous transmettre. Fine eut son petit succès aux Buissonnets et elle était ravie de sa tentative (mais elle reconnut quand même que la monture était vraiment très large !)

Parmi les enfants de Fine, Géraud ou Miette, aucun n'a eu cette passion véritable mais tous ont eu leur époque "équitation". Je me suis rappelé que Brunette fit, en CE1, une classe-poney à Pompadour en retrouvant le petit poème que je lui avais envoyé.

  Assurée sur la bête                        

  Dominant le manège

  Etriers bien en place

  La bombe sur la tête

  Inventant des bravos

  N'ayant pas peur du tout

  Elle a galopé. 

© Lakévio

Comments

[colettemoi]

J'aime tes récits, ils sont vivants ! très joli poème .....

Je regarde les chevaux (et les chiens !) de loin ....! belle soirée

[heure-bleue]

J'ai tenté, j'ai eu peur, j'ai arrêté tout de suite, c'est haut un cheval..

[birgitta]

Les petites filles et les chevaux.....ca va souvent très bien ensemble....... chez nous, c'était Ylva qui en était (est)la preuve!

[Rose63]

Bel article qui sans se consulter rejoint la 2ème partie de mon billet du jour

Un lundi qui démarre au galop :) et ta photo de cette petit vue de dos... j'♥ :)

[edith]

Bravo!!!!! j'ai un peur incommensurable des chevaux!!!