Saint Julien le Pauvre
Cette église est située rive gauche, dans le Quartier latin, non loin de Notre-Dame, dans le square René Viviani-Montebello (Vème arrondissement).
Ce n'est pas la plus ancienne de Paris, bien qu'elle soit attestée depuis l'an 507, mais c'est celle dont l'histoire ne s'est pas interrompue jusqu'à nos jours.
Il est difficile de savoir à quel Saint Julien elle fut dédiée (Julien l'Hospitalier, Julien de Brioude, Julien du Mans ?). On penche plutôt pour l'Hospitalier à cause d'un bas-relief qui se trouvait auparavant sur l'ancien portail de l'église (aujourd'hui sur un mur Rue Galande) et montrant St Julien dans une barque avec en fond un hospice. On sait qu'il avait fondé cet hospice près d'un fleuve et la situation est comparable.
Mais l'église a conservé aussi les reliques de St Julien de Brioude, martyrisé en 304.
L'église primitive fut détruite par les Normands en 886, reconstruite et donnée aux Moines de Longpont en 1125. Ils créeront un Prieuré et construiront une nouvelle église en 1160.. A cette époque, la Rue de Fouarre, qui passe près du chevet de l'église, était un haut-lieu d'enseignement de l'Université de Paris. Les étudiants venaient y entendre les cours à même la rue, assis sur la paille (d'où le nom de la rue). Dante Alighieri qui vécut dans cette rue en 1309, allait souvent prier en l'église St Julien-le-Pauvre. Manquant de locaux, l'Université demande à ce qu'on prête l'église. Des cours d'Humanité et de Philosophie y seront donc dispensés et des assemblées générales de l'Université s'y tiendront.
Après une période prospère, son état se délabre. Les étudiants sont partis sur la montagne Sainte-Geneviève et la gestion du Prieuré laisse à désirer. Le Prieur cède alors l'église quasi en ruine (après 1651) comme chapelle à l'Hotel-Dieu, tout proche. Elle sera alors en partie rasée et très remaniée.
La Révolution la transformera en entrepôt, situation qui durera jusqu'en 1826, date à laquelle elle redeviendra chapelle de l'Hotel-Dieu. Les Soeurs hospitalières de l'Hotel-Dieu offrent leurs voeux devant l'autel de Saint-Julien. Mais l'église sert peu et, bien que classée monument historique en 1845 - ce qui empêche sa démolition - elle sera fermée en 1873.
Saint-Julien-le-Pauvre - 1880
Enfin, en 1888, grâce au zéle du Père Alexis Kateb, l'église sera offerte aux catholiques d'Orient qui n'ont ni paroisse, ni lieu de culte à Paris. C'est donc la communauté grecque-catholique (de rite byzantin) qui a toujours la pleine et entière disposition de Saint-Julien-le-Pauvre. Une iconostase a été bâtie en 1900.
L'église St Julien-le-Pauvre est séparée de Notre-Dame par la Seine
et par un petit jardin (Square René Viviani-Montebello) dans lequel se trouve le plus vieil arbre de Paris, un robinier, planté par le botaniste du Roi Henri IV, Jean Robin (qui a donc donné son nom à l'arbre) en 1601.
L'église est en partie dans le square
Sa façade occidentale se trouve sur la rue St Julien-le-Pauvre.
Jusqu'en 1928, lorsque fut créé le square, l'église était complètement enchâssée dans un îlot d'immeubles. On ne pouvait pas la voir et on y accédait par la cour du N°11, rue St Julien le Pauvre ou celle du N°33, rue de la Bûcherie.
En face de beaux immeubles très anciens
Vestige de la façade démolie en 1651
Sur le minuscule parvis, devant l'entrée, un puits, qui, vu sa place,
devait se trouver à l'intérieur de l'ancienne église et une dalle, vestige de la voie romaine de Lutèce à Orléans.
Au-dessus de la porte principale, une inscription... curieuse !
A l'intérieur : l'Iconostase devant le choeur devenu invisible