Des fleurs pour Algernon
Algernon est une souris blanche de laboratoire. Après l'intervention du Dr Nemur, ses performances sont bien meilleures que celles de Charlie Gordon, homme simple au QI de 68. Le docteur a alors l'idée de tenter l'expérience sur Charlie...
Depuis trois ans nous attendions notre chance : celle d'avoir enfin des places pour ce spectacle ! Comédie des Champs-Elysées, Théâtre du petit Saint-Martin, Théâtre Hébertot.
Mon cher époux, Victor LeMaître, se rappelait fort bien avoir lu cette nouvelle de science-fiction écrite par Daniel Keyes lorsqu'elle est parue en France dans la revue Planète (N°7, nov/dec 1962). Une histoire grave et touchante qu'il n'a jamais oubliée.
Depuis, elle est parue sous forme de roman (1966)
en films (1968)
(2006)
et en téléfilm (2013) (pour TV5 et Arte, surveillez les chaînes !) avec l'acteur qui remporte tous les suffrages ainsi que les prix (César du meilleur espoir masculin en 2012, meilleure interprétation masculine pour Algernon au Festival de Luchon cette année) : Grégory Gadebois.
Cet acteur, qui a été à la Comédie Française de 2006 à 2012, est mis en scène par Anne Kessler (elle-même de la Comédie Française). Il "est" Charlie, accroché à son balai chargé des basses tâches aux toilettes de l'usine, moqué par ses camarades. Charlie amoureux de son professeur Miss Kinnian qui lui apprend à lire et à écrire encourageant son désir de savoir. Charlie qui découvre qu'on peut penser, imaginer, puis écrire un journal, puis des rapports complets sur ce qui l'intéresse, partir à l'assaut des mathématiques et comprendre la physique quantique, jouer de plusieurs instruments et composer, sortir dans le monde, plaire et séduire...
Cela, seul en scène, quasiment toujours rivé à son fauteuil sur rails, rien qu'avec sa voix, son phrasé, ses gestes et mimiques, son attitude, ses poses, etc... Remarquable et si touchant. Une performance admirable.
Car, autant vous le dire, cela ne se termine pas bien. Algernon, la souris, meurt et Charlie, avant de s'éloigner pour se cacher d'un monde qu'il ne comprend à nouveau plus, demandera seulement :
"S'il vouplai, si vous en avé l'ocazion, metté des fleurs sur la tombe d'Algernon dans la cour..." (Daniel Keyes, Traduction Roger Durand, Planète