Retour à la Maison
De retour pour quelques sorties parisiennes avant de regagner l'Auvergne et la petite tribu qui s'y est installée.
La première sortie fut pour le Grand Retour à la Maison de la Comédie Française.
Le Théâtre éphémère a vécu.
La Grande Maison rouvre ses portes et nous offre une acoustique largement améliorée grâce au nettoyage de la salle qui a consisté à enlever les couches successives de moquettes, tentures velours et damas et reposer le bois des planchers et balcons qui avait été remplacé par ... du béton !
Pour la réouverture de la salle Richelieu, on nous propose l'entrée au répertoire d'une pièce rare de Shakespeare
Le Thème : La sanglante et si longue guerre de Troie est suspendue… C'est le moment où il ne se passe plus rien. Dans chaque camp les guerriers doutent, s'ennuient, se provoquent, voire se rendent visite d'un camp à l'autre. Troïlus, fils de Priam, tombe amoureux de Cressida, la fille du prêtre grec Calchas. Celle-ci dissimule son amour, s’en défend puis, reniant les liens du sang, cède au jeune Troyen. Mais face au Conseil de Troie, Troïlus, homme faible mais ambitieux guerrier, accepte, sans grande résistance, de rendre Cressida à son père en échange d’un prisonnier troyen, Anténor.
Mise en scène : Jean-Yves Ruf
Avec: Yves gasc, Michel Favory, Eric Ruf, Laurent Natrella ou Bruno Raffaelli (en alternance), Michel Vuillermoz, Christian Gonon, Loïc Corbery, Stéphane Varupéenne, Gilles David, Georgia Scallet, Jérémy Lopez, Louis Arène ou Benjamin Lavernhe (en alternance), Sébastien Pouderoux, Akli Menni
et les élèves comédiens : Carine Goron, Laurent Cogez, Lucas Hérault, Blaise Pettebone, Nelly Pulicani, Maxime Taffanel
"Le désir est sans borne, mais l'action est esclave de la limite." (Troïlus, Acte III, scène 2)
**Photos © Christophe Raynaud de Lage.
Mon avis : La distribution est brillante mais la pièce est confuse, lente, longue et bavarde (encore une pièce de trois heures auxquelles n'ont pas résisté certains spectateurs partis à l'entr'acte !). Ce qui m'a retenu était de repérer qui joue qui et de se rappeler s'il était Troyen ou Grec (et oui, mes Humanités sont loin !). Ensuite, il fallut attendre la mort d'Hector et... ce fut d'un long ennui !...
Quelques moments où l'attention était plus sollicitée : Pandare l'entremetteur (Gilles David), la déclaration d'amour des jeunes amants Cressida et Troïlus (Georgia Scalliet et Stéphane Varupéenne), la stratégie d'Ulysse (Eric Ruf), la satisfaction de soi de Nestor (Michel Favory), la fougue primaire d'Ajax (Loïc Corbéry), le dédain d'Achille (Sébastien Pouderoux) et la nonchalance de Patrocle (Laurent Cogez), son amant, les commentaires vipérins de Thersite le bouffon (Jérémy Lopez), l'honneur d'Hector (Michel Vuillermoz)...
Pour ma part, je crois, moi, au revirement de Cressida, qui abandonnée par Troïlus, décide d'adhérer à son destin et d'accorder sa foi à son nouvel amant Diomède dans le camp grec.
Et le final sanguinolent et un peu gore - genre cinéma des années 80 - aurait pu ne pas être ; les mots suffisent !
En alternance, Salle Richelieu, jusqu'au 5 mai 2013