Volpone, le renard Bertin...
Cette pièce anglaise de Ben Jonson, écrite en 1606, raconte l’histoire d’un vieux célibataire extrêmement riche et sans héritier naturel qui va délibérément feindre d’être au bord de la tombe afin de s’amuser des comportements hypocrites des vautours venus lui faire la cour pour être couchés sur son testament.
Actuellement au Théâtre de la Madeleine, la comédie a été revisitée par Nicolas Briançon, extraordinaire dans le rôle de Mosca, le fidèle serviteur de Volpone (le magnifique Roland Bertin) qui montrera finalement qu'il a été à bonne école et a beaucoup appris du cynisme de son maître.
Les prétendants à la fortune vont se montrer très inventifs devant la perspective de l’héritage. L'un d'eux,le marchand Corvino, interprété par l'irrésistible Grégoire Bonnet, ira même jusqu’à proposer les faveurs de sa femme (Barbara Probst) pour devenir l'unique héritier. Ce même personnage haut en couleur, particulièrement grotesque et cupide offrira d’ailleurs les scènes les plus décalées que le spectacle puisse compter. L"avocat Voltore (Pascal Elso) est prêt à faire de faux serments devant la Cour et le vieux Corbaccio (Yves Gasc) à déshériter son fils (Mathias Van Khache).
La fin est terrible : le rusé a été trop naïf et crédule et sera dépouillé à son tour ; la nature humaine montrera toute sa vilenie possible...
Mon avis : Royal Roland Bertin qui, à 82 ans et ce soir-là affligé d'une grippe, utilise ses essoufflements et sa voix cassée pour mieux jouer le mourant. Un acteur jusqu'au bout du souffle. Excellente mise en scène. Décor impressionnant que ce coffre-fort dans lequel gît Volpone pouvant contempler son or en permanence et dans lequel dansent et rôdent les valets-vautours et les visiteurs avides. Du grand Art.
Attention dernières ! Jusqu'au 6 janvier 2013