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25 juillet 2012

La cabane à outils

 

 

cabane du jardin avril 2011Lydie Pieplu

 Aquarelle de Lydie Piéplu - La vieille cabane

 

 

Impressions légères d'une toute petite fille.

 

Prat Loys Jeune fille dans un jardin

Loÿs Prat - Petite fille dans un jardin

 

L'amusant est de s'enfermer dans la vaste cabane grise aux planches disjointes à l'heure du plein soleil de midi. Devant, la pénombre et les silhouettes de tous les outils de jardinage suspendus ou posés là : pelles, bêches, rateaux, sarcloirs, arrosoirs, brouettes et au fond, l'immense porte close de l'ancien enclos du cochon. Peu à peu la cabane s'éclaire de mille rayons et la poussière dorée danse dans les rais de soleil. Odeur du bois. Chaud et épais silence.

Les petites mains se posent délicatement sur les manches polis des fourches, pioches, faux, binettes et autres serfouettes, saisissent et manient doucement les plantoirs, apprécient le rugueux des cordeaux qui servent à tracer des sillons très droits avant de semer, soulèvent justement le petit couvercle du semoir qui laissera échapper les minuscules graines dans le sillon. Senteur sauvage des grains.

La petite fille est zébrée de soleil, le bois craque un peu sous la chaleur, le capharnaum envahit l'espace. Le regard se dirige alors sur le bois noueux des étais qui soutiennent les planches du toit puis revient sur la terre du sol. Elle s'accroupit et trace avec son doigt des soleils, des maisons dans la fine poussière qui recouvre le sol. Douceur de velours de la tendre poudre grise. Elle la laisse couler entre ses doigts. Elle est un peu mystérieuse cette poussière. Comment la terre a-t-elle pu devenir si fine en cet endroit ?... Poudre magique déposée par une fée, farine à gâteaux de terre pour les poupées, petite plage d'un océan de bois. Un brin de paille sert de crayon pour écrire son nom puis la main efface la trace. C'est un secret... La petite fille est la Reine d'un étrange royaume de poussière... Elle en referme la porte délicatement comme si c'était celle d'un château merveilleux où dansent les elfes et les étoiles descendus du ciel rien que pour elle.

Et parce que c'est secret, elle referme juste avant qu'on l'appelle pour déjeuner.

© Lakevio

 

Quintin Olivia Comme un vieux jardinier

Aquarelle de Olivia Quintin - Like an old gardener

 

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Commentaires
B
Encore un beau chapitre de ton livre de nostalgie....Et pourquoi pas les rassembler et donner le manuscrit à Gallimard? J´aime bcp tes textes!
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M
J'ai connu cette cabane (construite par mon papa) aux planches un peu disjointes et au toit de tôle :-). La brouette, les outils, quelques pinceaux, du fil de fer, le bois pour la cuisinière... et ma mère qui m'appelle du seuil de la maison. Ne pas répondre, étouffer un fou rire jusqu'à avoir un "petit accident"... c'était en Bretagne dans mon coin joli...<br /> <br /> Bon après-midi et merci pour ce joli souvenir si bien raconté.
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H
Ton armoire secrète est pleine de charme....
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L
Aïe Aïe Aïe !!!<br /> <br /> Des endroits comme ça, où on peut se mettre à l'abri des regards.<br /> <br /> Dangereux, ça, quands on grandit.<br /> <br /> On peut y faire toutes sortes de bêtises...
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F
nous ce n'était pas une cabane à outils mais un poulailler ..lol .. on s'y cachait bien souvent et visiblement l'odeur ne nous gênait pas ..
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