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24 juin 2010

La balançoire

 

balan_oire

Francis William Warwick Topham : Young girl on a swing - 1891

 

La balançoire avait une place de choix : elle trônait au milieu du jardin devant la maison et barrait même le passage pour accéder au perron. Il fallait prendre soin de la rabattre sur le côté quand on avait terminé de jouer... Mais Miette n'avait-elle jamais fini de jouer !...

Chaque année il y avait le cérémonial de l'accrochage. Dès les beaux jours, Miette tannait son père :" Dis papa, tu me l'installes, la balançoire?..."

C'est que la chose avait passé l'hiver à la remise ! Mais avant de l'accrocher, il fallait la réviser ...

C'était une chouette balançoire ! Peu ordinaire !... Pas une banale planche de bois mais un siège d'enfant avec dossier qui avait été utilisé auparavant sur une bicyclette ! L'assise était en plastique beige avec une rayure rouge et était rembourrée ainsi que le dossier. Une balançoire de luxe au confort inégalé ! Il y avait même encore les pieds lorsque Miette était vraiment petite et que quelqu'un la poussait...

balan_oire_52

Donc, il fallait détordre les pieds, vérifier l'usure des cordes, recouper le caoutchouc qui allait envelopper les crochets en S et huiler la barre où suspendre les crochets; ces deux dernières actions pour éviter que tout le quartier ne s'ameute aux grincements de la balançoire en action qui, une fois lancée, ne s'arrêterait pas souvent !

C'est là, sur ce trône magnifique, que Miette avait appris à s'élancer seule. Reculer à petits pas en tenant les cordes, puis s'asseoir sur le siège en mouvement et aussitôt tendre les jambes en avant... Puis bien les replier lorsque la balançoire revenait en arrière. Donner l'élan nécessaire quand on revient en avant avec le petit coup de rein et en tendant les jambes, et on recommence ! C'est parti ! A nous, l'ivresse !


Miette passait des heures sur sa balançoire...  Elle y rêvait, chantonnait, tournait et virevoltait, se racontait des histoires et p
arlait à ses compagnons imaginaires. - Ai-je dit que Miette vivait dans un monde de grandes personnes ? - Et bien sûr elle s'y balançait de tout son cœur, de toutes ses forces, avec ardeur et motivation ! Assise ou debout, le but était de parvenir à toucher les feuilles du marronnier ! Difficile car le père de Miette avait l'élagueur un peu large...


 Bien sûr, un jour le siège-enfant fut un peu trop étroit, même pour la menue Miette ! et il se trouva, passablement décoloré, un peu déchiré, remisé "à vie" !...  La balançoire resta cependant longtemps active avec une nouvelle planche. La grande Miette, la jeune Miette continua à y user ses culottes et à tendre ses jambes pour toucher... le ciel ! le marronnier, malade, ayant disparu sous la hache et la scie...


Jours heureux de solitude riche de rêves ou de partage enjolivé du rire des cousins
, des amis...

"Oh la la, ça me fait guiliguili au cœur !" criait Miette quand elle s'envolait !


balan_oire_70
Le portique et la balançoire du petit Chaperon Rouge, vingt ans après celle de Miette. Même lieu, même plaisir !


 


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Commentaires
M
En te lisant, j'ai revu la première fois que je suis montée sur une balançoire, c'était quand j'étais en colonie de vacances dans mon beau château de St. Jouin, les balançoires avaient la forme d'un bâteau et nous y montions à deux il y avait toujours une grande pour nous pousser. J'ai toujours aimé les balançoires même adulte j'ai continué à en faire et j'avoue que parfois quand nous mettons la balançoire pour les petits je me balance doucement.<br /> à bientôt<br /> manouedith
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M
Je commence seulement à remplir mes pots de pétunias! Troisième jour de beau temps! Enfin !<br /> <br /> La balançoire... il faudra que j'en installe une à nouveau pour les petits enfants, l'ancienne a fini ses jours lorsqu'un arbre lui est tombé dessus lors d'une tempête en hiver. Triste fin pour l'objet de tant de souvenirs.
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H
J'espère pouvoir te dire "A bientôt" et tu nous connais, Paris sera notre résidence secondaire...
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M
Ah la balançoire! chez nous aussi elle avait une place de choix!et plus tard, le portique fut changé avec en plus des anneaux, un trapèze et une corde pour que nous puissions y être 4.<br /> Tu fais là une très belle évocation qui me touche.
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M
souvenirs... J'avais quoi ? 4 ans ? 5 ans ? Ce jour là le café où je mangeais était fermé (y'avait pas de cantine à l'école) et j'étais allé manger chez une autre dame. Y'avait une balançoire, une grande balançoire pour la grande fille qui faisait bien le double de ma taille au moins (j'étais petit pour mon âge)... Elle m'a mis dessus et m'a poussée de toutes ses forces : de plus en plus haut, de plus en plus fort, les cordes se mettaient quasi à l'horizontale, et je me cramponnais, et j'avais grand peur, et j'ai hurler pour qu'on me laisse descendre...
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