Ubu Roi
Ubu Roi (1896)
de Alfred Jarry (1873 - 1907)
" De par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content."
Mise en scène de Jean-Pierre Vincent
avec : Martine Chevalier, Anne Kessler, Michel Robin, Christian Blanc, Stanislas Leczinsky, Christian Gonon, Nicolas Lormeau, Grégory Gadebois, Pierre-Louis Calixte, Serge Bagdassarian, Benjamin Junders, Sréphane Varupenne, Adrien Gamba-Gontard, Gilles David et Imer Kutlovci.
« En faisant entrer aujourd'hui "Ubu Roi" à la Comédie Française, Muriel Mayette, son administrateur, n'avait aucunement l'intention de raviver le scandale qu'il y eut en 1896, à sa création au Théâtre de l'Oeuvre.
Au contraire, en mettant délibérément les rieurs de son côté, la mise en scène de Jean-Pierre Vincent a la vertu de consacrer Alfred Jarry, l'auteur de cette pochade de jeunesse, en un précurseur visionnaire des mouvements modernes : le surréalisme, le théâtre de la cruauté d'Antonin Artaud, celui de l'Absurde de Eugène Ionesco, l'invention lexicale d'un Boris Vian, etc...
"Merdre", trois fois "Merdre" et voilà le ton de cette "anti-pièce" livré d'emblée aux oreilles, juste interloquées mais, en réalité, si peu choquées de nos jours.
Reste que la farce va prendre de telles proportions dictatoriales que seule la métaphore pourra s'avérer la clef adéquate d'une acceptation des dérèglements engendrés par la folle tyrannie d'Ubu (Serge Bagdassarian) sur son royaume de "nulle part" ... autrement dit, la Pologne.
Non satisfait d'en avoir usurpé le pouvoir étatique, le couple maudit qu'il forme avec Mère Ubu (Anne Kessler), va semer la terreur sur la population jusqu'au point où la révolte des assujettis va contraindre les Ubu à s'expatrier... pour recommencer, comme si de rien n'était, une nouvelle vie en France !!!
Initialement destinés à des marionnettes, les rôles sont, comme à Guignol, des sortes de coquilles souples dans lesquelles le génie des acteurs est en charge d'occuper les planches, tout en évitant précautionneusement d'effectuer un numéro qui pourrait mettre à mal le délire sémiologique savamment orchestré par Alfred jarry dont, par ailleurs, le clone (Christian Gonon) hante, continuement, la représentation. »
[...]
Cf : Theothea.com
Mon avis : Je ne suis pas une inconditionnelle d'Alfred Jarry. Les pochades, et autres galéjades me lassent assez vite. Donc, Ubu, en général, je le laisse au pays des Contes! Mais cette fois-ci, je dois dire... que je me suis laissée séduire !
Et oui, parce que c'est la Comédie Française et ses merveilleux comédiens! Mais aussi par la mise en scène soignée et pas du tout outrancière, par les acteurs enthousiastes et convaincants.
Et... j'ai ri!
Comédie Française ( Salle Richelieu)
Du 23 Mai au 21 juillet 2009
Complet, hélas ! Attendez la rentrée !