Corvée de linge...
Version ados, c'est à dire, 13 - 27 ans...(plus, pour certains, je sais...)
Je ne parle pas de la lessive, ce n'est pas très difficile d'appuyer sur le bouton de la machine : les instructions sont au-dessus !
Par contre, mettre son linge DANS la machine est plus difficile; il faut se baisser et se saisir de toutes ces petites choses dégoûtantes qui jonchent le sol de la chambre...
Solution : mettre régulièrement (chaque soir, par exemple) le linge du jour DANS LE sac à linge
Curieusement, le sac à linge est toujours fort loin ou... introuvable !
RE-solution : un sac à linge pour chacun et dans LEUR chambre ! (Pas gagné, mais c'est mieux !)
Le sac à linge du Fils :
(Vide ! Normal, il en remplit un autre, ailleurs... qu'il rapporte encore souvent chez Maman...
Le sac à linge de Blondine :
(Une Blonde de presque 20 ans ne porte que des sous-vêtements ultra-légers et se salit très peu ! Voyez...)
Et quand on se marie, on emporte son sac à linge ! Voici pourquoi je ne peux pas vous montrer le sac de Brunette !
C'est ce modèle mais j'y ai brodé en grandes lettres beige sur l'écru " LINGE " (ben oui, j'allais pas écrire "pain", z'êtes bêtes !)
Les sacs ont été achetés dans la Boutique de Monique Lyonnet : La Croix et la Manière, 36, Rue Faidherbe, 75011 Paris
JOUR DE LESSIVE
je suis parti ce matin même
encore saoul de la nuit mais pris
comme d'écœurement suprême
crachant mes adieux à paris
et me voilà ma bonne femme
oui foutu comme quatre sous
mon linge est sale aussi mon âme
me voilà chez nous
ma pauvre mère est en lessive
maman maman
maman ton mauvais gâs arrive
au bon moment
voici ce linge où goutta maintes
et maintes fois un vin amer
où des garces aux lèvres peintes
ont torché leurs bouches d'enfer
et voici mon âme plus grise
des mêmes souillures – hélas !
que le plastron de ma chemise
gris,rose et lilas
au fond du cuvier où l'on sème
parmi l'eau la cendre du four
que tout mon linge de bohême
repose durant tout un jour
et qu'enfin mon âme, pareille
a ce déballage attristant
parmi ton âme - ô bonne vieille
repose un instant
tout comme le linge confie
sa honte à la douceur de l'eau
quand je t'aurai conté ma vie
malheureuse d'affreux salaud
ainsi qu'on rince à la fontaine
le linge au sortir du cuvier
mère, arrose mon âme en peine
d'un peu de pitié
et lorsque tu viendras étendre
le linge d'iris parfumé
tout blanc parmi la blancheur tendre
de la haie où fleurit le mai
je veux voir mon âme encore pure
en dépit de son long sommeil
dans la douleur et dans l'ordure
revivre au soleil
GASTON COUTE (1880 - 1911)